Dessinateur, peintre et sculpteur, Ouazzani est également directeur de  l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan. Sa peinture et sa  sculpture, qu’il qualifie souvent de peinture en trois dimensions,  échappent aux classifications de routine, comme l’esprit d’enfance dont  elles se réclament. Ouazzani est depuis toujours fidèle à une vision du  monde basée sur le plaisir et le jeu, sur la douceur et l’harmonie des  formes et des couleurs. Nés du libre jaillissement de sa fantaisie, ses  tableaux-sculptures ou toiles-volumes détournent de leur fonction  initiale les matériaux et les formes dont la roue/cercle, récurrente  dans ses œuvres. Grâce à un lexique simple, reproduit, combiné,  structuré, apparaissent des figures émaillées de poésie, des figures  vacillantes qui ont quelque chose d’humain, de fragile. C’est dans ce  sens que chaque forme, chaque figure, chaque couleur a, pour Ouazzani,  une valeur et un contenu propres, une sorte de nécessité subjective  intérieure dissociée des réalités extérieures et dont le point nodal  serait le sentiment personnel plutôt que la recherche conceptuelle,  froide et anonyme. Subjectiviste convaincu, Ouazzani ne cesse de  construire et de développer une grammaire plastique des formes  élémentaires et d’en explorer les infinis dérivés.