Meliani échappe à toute classification hâtive qui ramènerait ses œuvres à  une tendance, une école ou à un simple effet de mode. Peintre, il a  également expérimenté, tout au long de sa longue carrière, moult  propositions plastiques : sculpture, gravure, installations,  assemblages. Constamment en quête de matériaux et de médiums qui  pourraient servir ses visées et parfois même ses fantaisies au sens  surréaliste, il s’accapare des objets de notre quotidien, les détourne,  transfigurant ainsi le banal. Affirmant l’héritage symbolique, il n’a eu  de cesse de s’ouvrir aux interrogations contemporaines en saisissant  les techniques plastiques actuelles. Mais la peinture demeure la sève  qui nourrit l’ensemble de l’oeuvre. Ainsi ses grands formats  révèlent-ils le processus créateur à l’état brut, les constituants de  l’oeuvre dans leur interaction. Le blanc lumineux de la toile valorise  l’essentiel : frénésie des taches et rythmique des coulures ou des  éclaboussures.. Les tons gris et ocre affirment leur musicalité discrète  qui concerte avec la vivacité du geste, les strates du recouvrement ou  de la transparence. La liberté du tracé, la rigueur du paraphe, du signe  incisif – minimal, horizontal, arc de cercle ou ligne hélicoïdale –  ordonnent le chaos dans sa densité et sa légèreté : ils cristallisent  l’instant.