Etant à la fois peintre et sculpteur, il n’est pas étonnant que la  peinture de Boukhari soit particulièrement figurative. Elle sait rendre  les éléments dans ce qu’ils ont de singulier et d’inimitable : visages  d’hommes, drapés d’étoffes nobles, costumes traditionnels et objets  d’artisanat qui fascinent tant l’artiste : théières, ouds, portes  anciennes... que sa main sait reproduire avec finesse et émotion avec,  de surcroît, un sens aigu du détail. Aussi la peinture de Boukhari  est-elle à la fois joyeuse, au sens esthétique tant elle plaît au  regard, et à la fois mélancolique, tant elle réveille notre curiosité  aux objets “anciens” qu’une certaine modernité assimile injustement au  démodé. Boukhari sait rendre ce qu’il voit avec pertinence et  sensibilité et, par là même, nous rendre nous-mêmes sensibles non pas  seulement à ce qu’il nous offre à voir mais aussi à ce que nous côtoyons  à chaque instant autour de nous sans jamais prendre le temps de le  voir.