La longue formation de Selfati s’est faite entre Tétouan et Madrid et  témoigne d’emblée des liens indéfectibles entre la mouvance du Nord  marocain et l’esthétique hispanique. De ce lien fort et fructueux, une  œuvre originale éclot, belle à merveille mais quelque part inclassable.  Non pas qu’elle résiste aux critères, mais parce qu’elle porte la seule  et unique empreinte de son créateur. Car l’iconographie de Selfati porte  une frappe particulière. Focalisée sur l’élément végétal (fleurs,  forêts et autres arborescences), elle accorde une attention singulière à  la figure du cheval qu’elle sait plastiquement démultiplier et  transfigurer… à l’infini. La palette de Selfati étonne et émeut par son  minimalisme qui sait ramener les éléments à leur structure basique.  Aussi le floral est cerné à partir du vert et du rouge sur un fond  indécis entre blanc et gris. Tandis que l’élément animal, le cheval en  l’occurrence, reste saisi à partir d’un noir «gothique» et un blanc  immaculé.